Notre-Dame-des-Landes : plusieurs ténors d’EELV participent à une occupation symbolique

Notre-Dame-des-Landes : plusieurs ténors d’EELV participent à une occupation symbolique
Le Point.fr – Publié le 16/11/2012 à 12:58 – Modifié le 16/11/2012 à 13:15
Eva Joly, José Bové et Vincent Placé ont pénétré illégalement dans une maison condamnée par le projet d’aéroport.
Plusieurs ténors d’Europe Écologie-Les Verts ont symboliquement réoccupé vendredi une maison à Grandchamp, dans le secteur de Notre-Dame-des-Landes, pour y protester contre le projet d’aéroport qui doit y être construit. Équipés de tournevis et d’un pied-de-biche, l’eurodéputé José Bové et l’ancienne candidate à la présidentielle Eva Joly ont retiré, en présence du sénateur Jean-Vincent Placé, des cloisons obstruant le bâtiment blanc voué à la destruction par le groupe Vinci, maître d’oeuvre du projet. « C’est un acte illégal parce qu’on ouvre un bâtiment qui appartient à Vinci mais c’est un acte légitime parce que nous sommes en plein hiver, qu’il y a des millions de personnes dans la rue, que donc on respecte la loi sur les réquisitions », a commenté José Bové. « C’est un acte de résistance de la part d’élus de la République », a ajouté cet ancien militant du Larzac en promettant « la création de comités de soutien dans toute la France et d’autres actions jusqu’à l’abandon du projet ».

EELV avait promis une action « surprise » ce vendredi à Notre-Dame-des-Landes, à la veille de la manifestation de grande ampleur prévue samedi et pour laquelle des militants anticapitalistes ont annoncé être sur le pied de guerre. Une cinquantaine de militants écologistes, dont plusieurs leaders du parti, se sont rendus sur le site vendredi matin pour demander à leurs alliés PS au gouvernement de renoncer au projet d’aéroport qui y est prévu. « Il y a un moment, quand on est Premier ministre, il faut intégrer la question des finances publiques et l’intérêt général du pays », a estimé Vincent Placé.

« Gaspillage financier »

Dénonçant « une erreur économique et écologique », Eva Joly a appelé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et promoteur du projet, à « sortir par le haut » et à « comprendre que, le projet qu’il a soutenu comme élu local, il ne doit plus le soutenir comme Premier ministre de la France ». « Le Premier ministre se grandirait en acceptant l’abandon du projet », a lui aussi souligné José Bové. « Si le gouvernement s’acharne par le truchement de Manuel Valls à brutaliser ceux qui occupent le terrain, il prend le risque d’ouvrir un nouveau Larzac », a estimé le député Noël Mamère, pointant un « vrai problème politique » au sein de la majorité PS-EELV. Le député européen MoDem Jean-Luc Bennahmias, également présent, a souligné l’opposition de son parti à un projet qui « ne sert à rien : l’aéroport nantais déjà existant est tout à fait suffisant ». « Ce projet ne correspond à aucun besoin. C’est un gaspillage financier, ça va être un gouffre pour l’État et les collectivités locales, c’est des milliards d’euros qui vont être gaspillés alors qu’on est en pleine crise », a encore estimé José Bové.

Du nucléaire partout en Afrique ? en veux-tu ? en voilà !!

Le Kenya avance vers le nucléaire. Kenya – Afrique du sud- Algérie – Nigéria- Egypte- Maroc – Angola – Namibie- Sénégal sont promis à un avenir irradieux.… L’accident de la centrale de Fukujima ne fait pas reculer le Kenya dans son désir de passer au nucléaire. Le Comité de gestion du projet d’électricité nucléaire (NEPC) du Kenya vient de retenir deux sites qui pourraient accueillir lesd eux premières centrales. Malango actualités 14 Novembre 2012

Vendre des centrales nucléaire en Afrique ou l’art de vendre des frigidaires aux esquimaux….. Il est toujours vrai qu’on ne se souvient des pays oubliés que pour les exploiter!

Le Volcan Navbiotum, situé sur la rive sud du lac Turkana au Kenya et à l’extrémité du Great Rift Valley d’Afrique de l’Est. La vallée est une région volcanique réputée active.
© french.china.org.cn

 Deux zones ont donc été retenues pour accueillir éventuellement les deux premières centrales kenyanes. Elles se situent toutes deux à proximité d’importantes masses d’eau, l’une dans la région du lac Turkana, la seconde près du Lac Victoria et toutes deux hors de tout risque sismique ou volcanique. «Nous ne pouvons pas dire avec certitude que ce sont les lieux définitifs, avant que nous obtenions les résultats de l’étude scientifique, mais pour l’instant ils sont les candidats les plus probables pour débuter le programme», a déclaré Ochillo Ayacko, directeur exécutif NEPC.«Nous n’allons pas tous arrêter de conduire une voiture juste parce qu’il y a eu un accident. Le programme d’énergie nucléaire est faisable et sans risques» a rétorqué Mohamed Mohamud, le numéro 2 du Ministère de l’Energie à ceux qui lui oppose les accidents dans les centrales nucléaire, celle de Fukujima notamment.

Mohamed Mohamud affirme que le passage au nucléaire permettra de réduire le coût de l’électricité tout en couvrant 19% des besoins du pays en énergie électrique.

Le dossier nucléaire avance donc rapidement au Kenya puisque ce n’est qu’en avril 2010 que cette éventualité acommencé à être discutée. L’AIEA avait donné son feu vert moins d’un an auparavant. Le directeur général de l’AIEA, Mohammed El Baradei, avait déclaré à l’époque que «le Kenya pourrait avoir d’autres sources d’énergie, mais pour obtenir une industrialisation plus rapide, il y a lieu de développer l’énergie nucléaire ».

Si le projet abouti, le Kenya serait le troisième pays africain avec l’Afrique du Sud et l’Algérie à entrer dans le cercle des pays utilisateurs du nucléaire. D’autres devraient leur emboîter le pas, comme le Nigeria où le projet est bien avancé. L’Egypte veut construire d’ici 2020 au moins une centrale nucléaire de 1000 mégawatts, le Maroc s’est équipé d’un réacteur nucléaire pour préparer la phase de la centrale nucléaire ; l’Angola, le Nigeria, et même la Namibie et le Sénégal qui ne sont pas au même niveau de PIB ont également des projets dans ce sens.

http://www.malango-actualite.fr/article/kenya-le_kenya_avance_vers_le_nucleaire-9174.htm

Voir aussi:

http://www.areva.com/FR/groupe-596/afrique-et-moyenorient-des-marches-prometteurs.html

Prix Pinocchio 2012 : Areva récompensée dans la catégorie Mains Sales- poches pleines

Les prix Pinocchio 2012, épinglant des entreprises pour des pratiques néfastes à l’environnement, ont été décernés mardi à un producteur d’agrocarburants, à un projet de recherche de lithium en Argentine et au groupe Areva pour l’impact des mines d’uranium en Afrique. From www.romandie.com – 15/11/2012

Prix Pinocchio 2012 : Areva récompensée dans la catégorie Mains Sales / poches pleines | FUKUSHIMA INFORMATIONS | Scoop.it
Plus de 17.000 internautes – soit 4.000 de plus qu’en 2011 et près de trois fois plus qu’en 2010 – ont désigné les lauréats de cette cinquième édition, ont indiqué les collectifs Amis de la Terre, le CRID (Centre de recherche et d’information pour le développement) et Peuples Solidaires.

C’est l’édition qui a eu le plus de votants, ça montre que les Pinocchio commencent à avoir un impact, se réjouit Romain Porcheron, des Amis de la Terre.

Dans la catégorie Mains sales, poches pleines visant l’opacité et le lobbying des entreprises, les internautes ont retenu Areva. L’ONG estime que le groupe refus(e) de reconnaître sa responsabilité dans la dégradation des conditions de vie des populations vivant à proximité de ses mines d’uranium en Afrique.

Une accusation qui a été rejetée par Areva dans un communiqué à l’AFP.

« Areva applique aux mines du Niger les plus hauts standards internationaux de sûreté, de sécurité et de surveillance de l’environnement. Le taux de fréquence d’accidents dans les mines d’Areva au Niger est vingt fois inférieur à celui de l’industrie française », a défendu le groupe, qui exploite deux sites miniers au Niger.

Le groupe a par ailleurs précisé travailler depuis 2007 avec des médecins indépendants, pour assurer le suivi post-professionnel de ses anciens salariés et des populations vivant à proximité des sites miniers.

Au rayon publicité (prix Plus vert que vert), les internautes ont épinglé la marque d’huile Lesieur pour une campagne Aidons l’Afrique. Dans le cadre de cette opération, 70 tonnes d’huile végétale, une denrée d’urgence humanitaire, ont été envoyées dans la Corne de l’Afrique, indique le site du fabricant.

Pourtant, Lesieur, via sa maison mère Sofiprotéol, est l’un des plus importants producteur et promoteur de l’industrie des agrocarburants, dénoncent les Amis de la Terre, avançant le rôle majeur joué par les politiques de soutien aux agrocarburants dans la hausse des prix alimentaires.

Un projet d’exploitation de lithium en Argentine lancé en 2010 par les groupes Bolloré et Eramet a pour sa part reçu le prix Une pour tous, tout pour moi dénonçant la surexploitation des ressources naturelles.

Des communautés indigènes, s’estimant lésées dans leurs droits à être consultées, ont déposé plainte devant la Cour suprême d’Argentine à l’encontre des gouvernements locaux, selon les Amis de la Terre

L’ONG précise néanmoins avoir été contactée par le groupe minier Eramet, qui conteste un certain nombre d’informations et affirme s’être retiré du projet en novembre 2011.

Photo : mine à ciel ouvert d’Arlit (Niger) auteur David FRANCOIS

Voir aussi:

« Qui sème le vent », un téléfilm qui sème enfin le doute sur « l’indépendance énergétique » française

Areva en Afrique: une face cachée du nucléaire français

Et si la transition écologique débutait à Notre-Dame-des-Landes?

Alors que le gouvernement prévoit l’abandon de « certains projets d’infrastructures »,quinze élus et responsables d’Europe Ecologie Les Verts demandent « que cessent les opérations policières et les expulsions et que les travaux ne démarrent pas [à Notre-Dame-des-Landes], ce qui rendrait possible l’intervention d’une mission de médiation, confiée à une personnalité indépendante ».  13 novembre 2012 Par Les invités de Mediapart

« Comment admettre la dégradation continue des ressources et du patrimoine naturel du monde, comment ne pas voir les effets du réchauffement climatique qui n’est pas une opinion ou une hypothèse, mais un fait scientifique ? (…) Comment rester impassible face aux atteintes irréversibles à la biodiversité ? Comment laisser croître notre dette écologique envers les autres ? La question se résume finalement ainsi : serons-nous solidaires des générations à venir ou trop cupides, trop avides pour laisser à nos enfants un fardeau encore alourdi du poids de nos égoïsmes ? »Ces questions fort justement posées par le président de la République, François Hollande, dans son discours d’ouverture de la première conférence environnementale, le 14 septembre dernier, attendent désormais des réponses concrètes. Elles traceront le chemin de la transition écologique et du renouveau français.

Un mois et demi après cette conférence, les événements sur le site du projet d’aéroport du Grand Ouest, à Notre-Dame-des-Landes, nous plongent au cœur de la tension entre le discours et le réel. Nous sommes à la croisée des chemins : poursuivrons-nous les voies tracées au siècle dernier pour satisfaire des objectifs de court terme, ou bien déciderons-nous de modifier la trajectoire et d’emprunter des voies plus innovantes et plus économes de nos ressources ? Longtemps différée (rappelons-nous, il y a dix ans, l’évocation au Sommet de Johannesburg, par un autre président de la République, de la « maison qui brûle », discours non suivi d’effet), la réponse à cette question est aujourd’hui d’une brûlante actualité.

C’est du cœur du bocage de Notre-Dame-des-Landes qu’elle s’invite sur l’agenda politique du gouvernement, à l’initiative des pouvoirs publics eux-mêmes. Le projet d’aéroport du Grand Ouest rejoint la cohorte des grands projets controversés en France comme en Europe. Ces grands projets coûteux apparaissent aux yeux des populations comme inutiles, parfois absurdes, et certainement incompatibles avec les impératifs de maitrise des dépenses publiques qui s’imposent plus que jamais aux pouvoirs nationaux comme aux pouvoirs locaux.

Le 11 juillet dernier, Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, annonçait, à la suite de la Cour des comptes : « Il ne sera pas possible de réaliser tous les projets d’infrastructures annoncés par le précédent gouvernement et il faudra en abandonner certains », mettant simplement en évidence que les multiples projets rassemblés par le Schéma national des infrastructures de transport (SNIT) n’étaient pas financés, et qu’il ne serait pas possible de les financer tous, donc que le temps des choix était venu. Et choisir ce n’est pas renoncer, mais sortir de la logique du toujours plus pour inventer une économie nouvelle centrée sur les circuits courts, la mutualisation de moyens, la dématérialisation… Plus que des infrastructures lourdes et centralisatrices, il s’agit de donner la priorité à l’équité des territoires par l’amélioration des moyens de communication et de transports de proximité et par le soutien et l’accompagnement du réseau associatif et de l’activité économique.

Le 16 octobre, Frédéric Cuvillier, ministre délégué aux Transports, a présenté la commission chargée de mettre à plat le Snit, qui devra « trier, hiérarchiser, et mettre en perspective les grandes infrastructures. Elle devra réfléchir aux évolutions des services, en donnant la priorité aux transports du quotidien, à la rénovation des réseaux existants et l’amélioration à court terme du service rendu aux usagers ». Elle rendra ses conclusions d’ici fin avril 2013.

Le projet d’aéroport du Grand Ouest, de même que plus d’une dizaine de lignes ferroviaires à grande vitesse, ou encore près de vingt projets autoroutiers, figurent dans ce Snit que le gouvernement a décidé de remettre à plat. Notre-Dame-des-Landes, c’est non seulement un aéroport, mais aussi une liaison 2 fois 2 voies, et une ligne ferroviaire à grande vitesse. Le projet concentre donc plusieurs des types d’infrastructures aujourd’hui à revisiter, avec pour souci prioritaire la rénovation des réseaux existants.

Comment interpréter alors les opérations policières et les expulsions en cours si ce n’est comme une tentative de créer l’irréversible afin de sortir Notre-Dame-des-Landes du périmètre de cette commission ?

En juillet dernier, les responsables socialistes de « la gauche durable » expliquaient qu’il fallait répondre à trois défis : la mutation de notre modèle de croissance, l’égalité des territoires aujourd’hui fracturés, et la nécessité d’associer à ces transformations des formes nouvelles de participation démocratique. Nous avions salué cet engagement qui implique de chercher à mieux utiliser les équipements existants et à développer les coopérations entre les acteurs sur les territoires.

Il y a quelques jours, Jean-Paul Chanteguet, député PS de l’Indre et président de la Commission développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale, tirait la sonnette d’alarme : « J’ai le sentiment que l’ambition du président de la République de faire de la France le pays de l’excellence environnementale est un discours pour rien. Il n’est pas porté par les responsables politiques. Aujourd’hui, personne au gouvernement, à part Delphine Batho, ne parle de transition écologique, d’excellence environnementale, de nouveau modèle de développement. (…) On oppose la compétitivité à l’environnement. On est dans la plus grande frilosité. »

Aujourd’hui, nous sommes tous au pied du mur. Ensemble, nous voulons que la gauche réussisse et dure. Cette réussite passe par la transition écologique, et donc par le symbole que Notre-Dame-des-Landes est en train de devenir.

Ensemble nous devons nous mobiliser pour obtenir que cessent les opérations policières et les expulsions et que les travaux ne démarrent pas, ce qui rendrait possible l’intervention d’une mission de médiation, confiée à une personnalité indépendante.

Ensemble, faisons en sorte que Notre-Dame-des-Landes soit intégré dans la méthode du gouvernement, que nous approuvons, rappelée par le Président de la République le 14 septembre : « Dialoguer pour décider, prendre les sujets les plus difficiles pour chercher des solutions pertinentes, faire participer tous les acteurs. Ils sont là pour porter ensemble un changement durable. Car les défis ne se divisent pas ; ils ne se hiérarchisent pas ; ils doivent être affrontés et surmontés ensemble. »

Elus et responsables EELV signataires

Patricia Andriot, vice-présidente de la région Champagne-Ardenne
Aline Archimbaud, sénatrice
Danielle Auroi, députée 
Marie-Pierre Bresson, maire-adjointe de Lille
Patrick Franjou, conseil fédéral EELV
Serge Guérin, conseiller régional d’Ile-de-France
Saadika Harchi, Conseil d’orientation politique EELV
Agnès Langevine, Secrétaire Régionale Languedoc Roussillon,
Eric Loiselet, conseiller régional de Champagne-Ardenne
Julie Nouvion, conseillère régionale d’Ile-de-France
Sandra Renda, conseillère régionale du Centre
Christophe Rossignol, conseiller régional du Centre
Mounir Satouri, président du groupe EELV région Ile-de-France
Marine Tondelier, conseil fédéral EELV
Dominique Voynet, maire de Montreuil, ancienne ministre.

Près de Nantes, au cœur du bocage anti-aéroport

Un mois après les premières interventions de centaines de gendarmes mobiles et de CRS, on se serre les coudes à Notre-Dame-des-Landes. Opposants de longue date à l’aéroport, paysans, militants politiques, squatters, préparent une manifestation de réoccupation de la zone, samedi. Rencontres. Ouest France mardi 13 novembre 2012

  • Sylvain Fresneau (à droite) a mis son hangar agricole à disposition des expulsés et de ceux qui affrontent les forces de l'ordre.

    Sylvain Fresneau (à droite) a mis son hangar agricole à disposition des expulsés et de ceux qui affrontent les forces de l’ordre.

    Photo : Jérôme FOUQUET

Permanence des opposants à l’aéroport, devant la mairie de Notre-Dame-des-Landes. Une délégation venue de Dinan-Saint-Malo se présente avec pâtes, riz, fruits secs, et crêpes dentelles.

Mais Julien Durand et Michel Tarin, paysans retraités et piliers de la contestation, doivent d’abord régler une urgence : négocier avec une poignée de jeunes. Fraîchement débarqués, ceux-ci barrent une route départementale. Pas besoin d’en rajouter, alors qu’aucune force de l’ordre n’est signalée dans le secteur.

Surtout que des riverains expriment leur lassitude. Comme cette jeune femme, qui a appelé notre rédaction, racontant ses difficultés quotidiennes de déplacement, pour cause de routes défoncées, de barricades en feu, et de barrages de gendarmerie…

Direction la Vache-Rit, hangar agricole devenu base de vie et centre opérationnel des occupants de la ZAD (comprendre « zone à défendre »). L’ancien docker nazairien Gilles Denigot y a installé une grande marmite récupérée chez un copain charcutier bio. « On peut y préparer à manger pour 300 personnes. »

Expulsés des maisons vides qu’ils squattaient, délogés de constructions en bois et en terre, les militants anti-aéroport viennent ici se réchauffer, se nourrir, changer de vêtements avant de repartir harceler gendarmes mobiles et CRS.

Une partie du hangar est envahie par des collines de vêtements secs, des forêts de bottes, déposés par des soutiens extérieurs. Un couple de Carquefou est venu chercher des vêtements boueux, et les a lavés. Plus loin, l’espace nourriture. « Une fois par semaine j’apporte des légumes », témoigne Thérèse, une retraitée de Guenrouët.

La vache-Rit est sur le terrain de Sylvain Fresneau, 50 ans, cinquième génération de paysans. Son Gaec des Pommiers, 90 vaches laitières, est en cours d’expropriation. Le paysan a mis le hangar à disposition de ceux qu’il appelle « les jeunes ». Il déteste le mot « squatters ».

« Les CRS nous ont rapprochés »

« Sans eux, nous serions restés bien seuls dans la lutte. Les premiers sont arrivés il y a trois ans. Des relations se sont nouées. On se rend service. Aujourd’hui, certains vont m’aider à collecter les ficelles de bottes de paille et les bâches d’ensilage. » Au Liminbout, autre exploitation condamnée, Sylvie Thébault, exploitante de 46 ans, confirme. Elle avait aidé « les nouveaux habitants » qui retapaient Les Planchettes, une maison vide, rasée mi-octobre. « Quand mon mari a fait la grève de la faim, ils ont assuré la traite du soir ».

Alain Bretesché, lui, vit à la Rolandière depuis vingt ans, dans une maison désormais propriété d’Aéroports du Grand Ouest. Un sursis, obtenu par les grévistes de la faim du printemps, protège temporairement le couple de l’expulsion. Il a recueilli chez lui une éducatrice allemande et ses trois enfants, restés sur zone après un rassemblement anti-aéroport.

Aux Fosses noires, Élisabeth, 53 ans, locataire elle aussi bénéficiaire du sursis, a ouvert ses dépendances aux expulsés. Damien, 30 ans, y prépare une fournée. Venu « lutter contre l’aéroport, et expérimenter un autre mode de vie », le boulanger vivait aux 100 Chênes. « On avait des ruches, un jardin, on était autonomes ». Il a eu le temps de démonter son four avant l’arrivée des pelleteuses.

Camille, jeune maraîcher diplômé en environnement, avait été installé sur le terrain du Sabot par le mouvement international Reclaim the fields(Récupérons les champs). « On produisait des légumes pour les occupants de la zone. On nourrissait les antinucléaires, et les opposants aux lignes très haute tension. » Il ne reste rien du Sabot.

Un tracteur passe, la remorque chargée de matériaux de récupération. Samedi, les opposants appellent à une manifestation dite de« réoccupation ». Avec en point d’orgue la construction d’un bâtiment collectif.

D’autres abris sont déja en construction sur des terres mises à disposition par des propriétaires pas encore expulsables. Déjà ça trie, dépointe, préassemble. Par le passé, les occupants de la zone et les opposants historiques ont pu diverger dans leurs stratégies. « L’attaque des CRS a rapproché tout le monde », résume Alain Godin, paysan bio de 63 ans, un des pionniers de l’opposition à l’aéroport.

Marc LE DUC.

Centrale nucléaire de Penly: 10 séismes en 7 jours, que se passe-t-il ?

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Des équipes de pompiers ont été dépêchées sur un réacteur suite à une évasion de fumée, mais la société d’énergie EDF affirme que le site est sécurisé. La France obtient 75% de son électricité à partir d’énergie nucléaire et l’avenir de l’industrie est devenu un enjeu politique.

Nouveau séisme à 21 km de la centrale nucléaire de Paluel et à 20 km de la centrale de Penly (Magnitude 3,2 source EMSC)
Ce qui fait un total de 10 séismes en quelques jours dans ce secteur!
2012-11-13 13:45:35.0 UTC 50.10 N ; 0.89 E

http://www.emsc-csem.org/Earthquake/earthquake.php?id=292426

Source de la carte

So that’s 7 EQ in last 5 days !!

2012-11-11 15:48:44.128min ago 50.02 N 1.15 E 2 2.9 FRANCE

2012-11-11 12:09:59.64hr 06min ago 50.14 N 1.05 E 10 3.0 FRANCE

2012-11-11 10:23:03.55hr 53min ago 50.02 N 1.20 E 2 2.9 FRANCE

2012-11-11 07:43:34.58hr 33min ago 50.08 N 1.15 E 2 3.0 FRANCE

2012-11-10 12:22:37.1 50.16 N 1.19 E 2 2.8 FRANCE

2012-11-09 11:11:21.0 50.09 N 1.08 E 5 2.7 FRANCE

2012-11-06 15:09:49.0 50.07 N 1.07 E 5 2.9 FRANCE [link to http://www.emsc-csem.org] Last Edited by Rain-Man on 11/11/2012 11:53 AM

 Marc Bildermann pour WikiStrike

http://www.wikistrike.com/article-centrale-nucleaire-de-penly-9-seismes-en-cinq-jours-que-se-passe-t-il-112341070.html

OGM : la guerre secrète pour décrédibiliser l’étude Séralini

Pour décrédibiliser définitivement l’étude controversée du professeur Gilles-Eric Séralini tendant à démontrer la nocivité potentielle des OGM, il y aurait un moyen simple : obtenir de la très sérieuse revue Food and Chemicals Toxicology (FCT) qui l’a publiée, qu’elle se rétracte et « retire » l’étude de la liste de ses publications.

C’est à quoi s’emploient de nombreux experts, dans une bataille qui ressemble à un mouvement orchestré. Une véritable guerre de relations publiques où tous les coups sont permis. Benjamin Sourice Journaliste pigiste Le Monde 12/11/2012 

La revue scientifique a reçu de nombreuses lettres de détracteurs. Elle en a publié une vingtaine, ainsi qu’une « réponse aux critiques »que l’équipe Séralini à également mises en ligne. Débat scientifique légitime, me diriez-vous ? Pourtant, derrière la cohorte des titres universitaires affichés, se dessine une « biotech-sphère » où s’entremêlent chercheurs en biotechnologie, spécialistes en politique de régulation et représentants de l’industrie.

Ces partisans de la biotechnologie dénoncent la « mauvaise science » (« junk science ») de ces « chercheurs-militants » systématiquement présentés comme des « activistes liés à la cause écologiste » et « animés d’intérêts personnels ».

Un réseau international

L’une des premières lettres publiées est collective. Elle est signée par 26 personnes, pour la plupart des scientifiques, dont le détracteur national de Séralini : Marc Fellous de l’Association française pour les biotechnologie végétale.

L’AFBV est également derrière le communiqué vengeur des Académies [PDF] dénonçant l’« orchestration de la réputation d’un scientifique […] pour répandre des peurs » ou insistant sur le profil « militant » de Gilles-Eric Séralini.

Nombre des co-signataires, aux côtés de Marc Fellous, sont liés au groupe pro-OGM Agricultural biotechnology world (AgBioWorld) animé par le généticien C.S Prakash, lui-même signataire de la lettre collective.

Prakash et son organisation sont également les auteurs de deux pétitions [la première recueille 57 signatures  ; la seconde 731] pour réclamer « la diffusion des données brutes » de Gille-Eric Séralini. Etonnamment, les premières signatures de chaque pétition correspondent aux mandataires de lettres envoyées à la revue FCT.

Campagnes virales et diffamation

En 2002, le quotidien britannique The Guardian révélaitqu’AgBioWorld avait joué un rôle majeur dans une « campagne virale » de diffamation contre le lanceur d’alerte Ignacio Chapelaaprès qu’il eu découvert la pollution génétique du maïs mexicain.

L’enquête indique que le site de l’association était hébergé par le cabinet de communication Bivings, mandaté par Monsanto et dirigé par un certain Jay Byrne.

Celui-ci utilisait de fausses identités (« Mary Murphy et Andura Smetacek ») pour parler au nom « de la communauté scientifique » et insister sur les liens de Chapela avec les écologistes, assimilés à des « terroristes » et des « vandales ».

La société Bivings a été dissoute en décembre 2011 suite à une cyber-attaque des Anonymous dans la cadre de l’opération « End Monsanto ». Mais Byrne a depuis repris ses quartiers à Saint Louis (Illinois, USA), où siège Monsanto, avec sa nouvelle société V-fluence.

C’est le même type de stratégie de diffamation que suit Henry Miller, signataire du courrier collectif à FCT, référent « régulation sanitaire » d’AgBioWorld et membre du think-tank néoconservateurHoover Institution.

Dans une série d’articles publiée par Forbes, il qualifie l’étude Séralini de « frauduleuse » et dénonce les « profiteurs de peur » issus d’une « industrie de la protestation financée par les intérêts du bio ».

Or, cette tribune au vitriol est cosignée… par Jay Byrne. Le magazinea dû révéler a-posteriori son CV de responsable de la communication virale pour Monsanto (1997-2001).

Le CV de Henry Miller est tout aussi intéressant puisqu’il s’agit du « père fondateur » (1989-1994) de la réglementation des OGM au sein de l’Agence fédérale américaine des produits alimentaires et médicamenteux (Food and drug administration). Il est l’architecte, avec l’ancien avocat de Monsanto Michael Taylor, du fameux« principe d’équivalence en substance », la pierre angulaire de la réglementation des OGM dans le monde entier.

Des conflits d’intérêts masqués

Autre tactique saisissante parmi les détracteurs de Séralini : dissimuler leur lien avec l’industrie en se présentant systématiquement comme des scientifiques rattachés à des universités ou des centres de recherche.

Il en va ainsi pour Anthony Trewavas et Bruce Chassy, référents « biologie » et « OGM » d’AgBioWorld. Tous deux auteurs de courrier réclamant la rétractation de Food and Chemicals Toxicilogy.

Se présentant comme professeur émérite en sécurité alimentaire à l’université de l’Illinois, Chassy est un lobbyiste ayant participé à la rédaction de travaux pour Dow Chemicals, autre géant des biotech, afin de simplifier, voir supprimer, les réglementations sanitaires sur les OGM. Il est également le directeur de publication, avec un salarié de Monsanto, de deux rapports d’orientation [2004, PDF ; 2008, PDF] sur la réglementation des OGM pour l’International life science institute (ILSI), le principal lobby sur les questions scientifiques touchant à l’agroalimentaire.

A noter que deux dirigeants du panel OGM de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA), Harry Kuiper, qui l’a dirigé pendant près de dix ans (2003-2012) et Gijs Kleter, son actuel vice-président, ont travaillé sur ces documents stratégiques de l’ILSI sous la direction de Chassy.

Par ailleurs, si trois auteurs de lettres spécifient ouvertement leur lien contractuel avec Monsanto, le Dr. Andrew Cockburn se présente modestement comme « toxicologiste à l’université de Newcastle ». Pourtant, jusqu’en 2003, M. Cockburn était Directeur Scientifique pour Monsanto Europe/Afrique avant de monter sa société de lobbying Toxico-Logical Consulting Ltd

Et puisque ce monde est petit, le Dr. Cockburn est égalementdirecteur du Groupe d’Experts de l’ILSI sur l’évaluation des aliments contenant des nano-matériaux…

Un lobby à 13 milliards de dollars

La litanie des conflits d’intérêts et autres positionnements pro-biotech de la cinquantaine de détracteurs publics de l’étude Séralini pourrait se poursuivre sur des pages. On croise des représentants de syndicats indiens de promotion des biotechnologie, d’autres souhaitant stopper la faim dans le monde avec une ration d’OGM, ou encore des spécialistes de la communication pro-OGM (David Tribe) et autres lobbyistes travaillant entre São Paulo (Lucia de Souza), Washington et Bruxelles, le triangle d’or des OGM…

Un monde clos qui réagit de façon épidermique à l’étude Séralini, celle-ci menaçant la stratégie commerciale bien huilée d’une industrie des semences OGM engrangeant 13 milliards de dollars en 2011. Face au poids de ce lobby, déterminé à enterrer toute voix discordante, la revue Food and Chemicals Toxicology pourra-t-elle résister ?

Notre-Dame-des-Landes: Manifestation de réoccupation le 17 novembre, Mélenchon et Placé attendus, 30 000 soutiens, 10 000 personnes espérées.

Manifestation de réoccupation de la ZAD le 17 novembre.

Elle partira de Notre-Dame-des-Landes à 11h

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Pour toutes les infos sur cette manif : voir ici

Destination secrète

Une marche va être organisée à partir de la commune de Notre-Dame-des-Landes. La destination finale de la marche reste « secrète ».

Figure des opposants historiques, Dominique Fresneau indique qu’il espère une affluence comptant « un nombre à quatre zéros ».

 

Près de 30 000 soutiens à ceux de Notre Dame des Landes

 
Pascal Durand. Une affiche. Jean-Luc Mélenchon. Collectif de solidarité Rouen. NeoResistant. Stéphane Hessel. Emmanuelle Cosse. Comité de soutien Ariège. Comité citoyen NDDL Côtes d’Armor. Vigies citoyennes. Une femme, mère et citoyenne. Le Crestois déchaîné. La Parisienne libérée. Des manifestants devant le siège du PS. Minga. Jean-Luc Mélenchon. Utopia. Mille bâbords. La base d’EELV. Noël Mamère. Quelques opposants à Center Parcs. EELV Paris. Cécile Duflot. Amis de la Terre. Greenpeace. Confédération paysanne, Civam, GAB, Terroirs 44, Accueil paysan. EELV Bretagne. Alter Ekolo, Alternative Libertaire, ATTAC, Fédération Anarchiste, Fédération pour une Alternative Sociale et Écologiste, Gauche Anticapitaliste, Ile-de-France Décroissance, Initiative Pour un Autre Monde (IPAM), Les Alternatifs, Les Amis de la Confédération Paysanne, Mouvement des objecteurs de Croissance, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti de Gauche, Parti Pour La Décroissance, Relocalisons, Union Syndicale Solidaires. Greenpeace, Attac, Agir pour l’environnement, Confédération paysanne, Droit au logement, Réseau Action Climat, Amis de la Terre, Générations futures, Solidaires. Parti de gauche. Collectif IDF de lutte contre l’aéroport Notre-Dame des Landes. Via Campesina. Collectif des Irradiés. Deux jeunes paysans. Cap 21. Bretagne-Vivante, FNE Pays de la Loire, LPO 44, SOS Loire-Vivante. Attac France. Collectif havrais d’objecteurs de croissance. Jean-Luc Bennahmias et Patricia Gallerneau (Modem). Nature et Progrès. Parti de gauche. Action des citoyens pour le désarmement nucléaire.

Melenchon et Placé attendus à Notre Dame des Landes

Le chef du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, pourrait être samedi 17 novembre à Notre-Dame-des-Landes. C’est ce qu’annonce sur Twitter le Parti de gauche de Loire-Atlantique. L’ex-candidat du Front de gauche à la présidentielle se joindrait à la« grande manifestation de réoccupation » prévue par les opposants au projet d’aéroport porté, notamment, par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Ouest France Politiquevendredi 09 novembre 2012

L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, Larzac du XXIe siècle

La construction d’un nouvel aéroport aux abords de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) pourrait avoir un impact négatif sur la biodiversité.Face à face, deux camps se préparent à un combat de longue haleine qui pourrait tourner à la véritable guerre de tranchées ». Tous s’opposent avec la plus grande fermeté à la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) par Guillaume Duhamel, zegreenweb Vendredi 9 novembre 2012

Les associations de protection de l'environnement s'opposent au gouvernement sur le dossier d'un nouvel aéroport dans la région nantaise.

« Pro » et « anti » rivalisent de détermination.

C’est un nouveau Larzac. Avec son lot d’expulsions manu militari et de débats enflammés. Un affrontement sans merci entre les « pro », incarnés par le gouvernement socialiste, mais aussi, une fois n’est pas coutume, l’UMP, et les « anti », étonnant aréopage d’associations de protection de l’environnement, de politiques, de riverains, d’agriculteurs, d’élus locaux et même de touristes. Tous s’opposent avec la plus grande fermeté à la construction d’un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) et réfutent en bloc les arguments des initiateurs de ce projet, véritable serpent de mer (« on » en parle depuis les années 1960 !), et de leurs soutiens.

Ils savent leur lutte mal engagée, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ci-devant maire de Nantes (Loire-Atlantique), étant dans le camp opposé. Que sa cote de popularité ne cesse de baisser importe peu à ce stade, et quand bien même il serait prochainement révoqué, rien n’indique que l’Élysée soit disposée à changer ses plans pour autant. « Le doux bocage nantais est entré en guérilla. Face à face, deux camps se préparent à un combat de longue haleine qui pourrait tourner à la véritable guerre de tranchées », relatent nos confrères du Monde, venus prendre la température, qui a beaucoup grimpé ces dernières semaines, à mesure que les escadrons de gendarmes mobiles et les CRS évacuaient les « squatteurs ».

Les zones humides pourraient être un motif d’espoir pour les adversaires du projet

Le fait qu’EELV (Europe Écologie-Les Verts), « partenaire » du PS, soit hostile à ce projet d’infrastructure aéroportuaire capable d’accueillir des Airbus A380 peut-il avoir une incidence sur les discussions et événements futurs ? Rien ne semble en tout cas altérer la détermination de la « résistance ».

« Loin de réussir à diviser le front, l’opération d’expulsion débutée le 15 octobre […] a au contraire soudé les rangs, suscitant émotion et solidarité. Et offre aux anti-Notre-Dame-des-Landes un nouvel élan pour réussir la manifestation du samedi 17 novembre, dont l’objectif sera de “réoccuper” et de reconstruire ce qui a été détruit », détaille le quotidien.

Jugé inutile, préjudiciable à la biodiversité et vecteur d’émissions de gaz à effet de serremalvenues en ces temps de lutte contre le réchauffement climatique par ses détracteurs, le projet, porté par Vinci et évalué à quatre cent quarante-six millions d’euros, n’en est pas moins sur de bons rails et le calendrier bien en place. « La préfecture a décidé de “nettoyer” la zone d’aménagement différé (ZAD) pour lancer au plus vite les premiers travaux. D’ici fin novembre, explique le préfet, en vertu de l’arrêté pris sur la biodiversité, les premiers transferts d’insectes et de batraciens auront lieu […] Les travaux de relevé archéologique commenceront au même moment. Février 2013 sonnera le début du déboisement. Le chantier de l’aéroport doit, en principe, démarrer au printemps 2014 »,énumère Le Monde.

L’arrêté préfectoral relatif à la « loi sur l’eau », qui doit paraître d’ici la fin de l’année, pourrait néanmoins tout remettre en cause, même si la ministre de l’Écologie Delphine Batho assure que cette procédure ainsi que la compensation écologique des terres mobilisées seront respectées. Les réglementations française et continentale en vigueur imposent en effet de préserver les têtes de bassin versant et de ne pas attenter aux zones humides, « éléments caractéristiques du bocage et de la zone du futur aéroport »,souligne le quotidien.

Un challenge que Vinci a l’obligation de relever. Et un motif d’espoir pour les adversaires de l’ »Ayraultport »…

Crédits photos : flickr – Ludovic / Wikimedia Commons – Michel Briand

Le socialisme, c’est les aéroports plus le nucléaire

« Pour que l’aéroport [de Notre-Dame-des-Landes] décolle, il faut que la vie dégage », dénonce le philosophe Frédéric Neyrat, auteur de Clinamen (e®e, 2011). Critiquant l’obstination du gouvernement à vouloir construire cet aéroport au nom d’un soi-disant « progrès économique », il rappelle que désormais « la modernité technologique consiste à se méfier grandement de tout ce qui nuit grandement à l’environnement ». 07 novembre 2012 Par Les invités de Mediapart

«Futur aéroport du Grand Ouest: décollage imminent». Lisible sur la page d’accueil du site consacré au projet de nouvel aéroport de la région nantaise, cette formule est on ne peut plus claire. Peu importe le territoire, peu importe les avions en définitive, une seule chose compte: que l’aéroport décolle. Il doit décoller de tout -de toute réalité humaine, de toute lucidité économique au long cours comme de tout souci écologique. Cet aéroport, il faut donc se l’imaginer en plein ciel, comme une gare céleste qui verrait se croiser fantasmes technologiques, ambitions politiques et profits économiques à court terme.

L’argument avancé pour sa construction est le suivant: l’aéroport actuel –dit Nantes Atlantique- serait saturé très prochainement; d’où la nécessité d’en construire un autre capable d’accueillir les neuf millions de passagers escomptés dans les années à venir. Une telle prévision est tout sauf certaine: au début des années 1970, les experts attendaient six millions de passagers pour l’an 2000 –seuls trois millions et quelques centaines de milliers déambulent aujourd’hui dans l’aéroport de Nantes. Loin de permettre l’expansion économique du Grand Ouest et le « développement touristique » de la région, ce nouvel aéroport risque plutôt de devenir un lieu sous-développé, à moitié vide, susceptible d’accueillir les fantômes que sa « création destructrice » aura engendrés. Voilà qui sauvera certes l’environnement du tourisme, mais une question demeure: comment un tel projet démesuré a pu être accepté à l’heure où les changements climatiques sont devenus pleinement visibles, où les ressources en pétrole vont s’amenuisant? Faudrait-il invoquer quelque trouble psycho-social collectif? Cette hypothèse n’est pas sans justesse: plus la situation écologique mondiale se détériore, plus les signes de dénis se multiplient  (« non, ce n’est pas possible, tout va bien, tout ira bien, continuons comme avant, allons même plus loin encore »); mais paradoxe suprême,  l’imaginaire explose en films-catastrophes invoquant la fin du monde. Tout se passe comme si ce déni et cet imaginaire étaient alimentés par une volonté de développement économique à tout prix.

Quelle est la nature exacte de cette volonté pathologique? Jean-Marc Ayrault voulait un nouvel aéroport comme certains désirent peut-être une couronne –manière de consacrer son règne à Nantes, ville dont il fut maire avant d’être premier ministre. Autre symptôme: ce ministère du Redressement Productif confirmant que le Parti «Socialiste», contrairement à ce que disent de mauvaises langues, mérite bien son adjectif: en digne héritier d’un Lénine proférant son célèbre « le communisme, c’est les soviets plus l’électricité », Ayrault et Hollande modernisent la formule en: « le socialisme, c’est les aéroports plus le nucléaire » -énergie qu’adore Arnaud Montebourg. La multinationale Vinci a répondu présent à l’appel d’offre; la voici maintenant qui demande son dû: non pas l’ombre de l’Etat, (elle fut vendue il y a fort longtemps, comme Peter Schlemihl aura cédé la sienne au diable dans le conte de Chamisso), mais sa police, son armée, afin d’expulser toute la population qui vit près de Notre-Dame-des-Landes, sur le territoire qui est destiné à accueillir l’aéroport.

Pour que l’aéroport décolle, il faut que la vie dégage. Depuis quelques semaines, on détruit des maisons, les lieux de vie, on détruit 2 000 hectares de zones humides et de terres agricoles sur laquelle vivaient des paysans, on détruit les espaces où vivent diverses espèces de tritons, dont le triton crêté protégé par le réseau Natura 2 000. Seulement voilà. Certains refusent cet état de fait, refusent de partir et de laisser faire le saccage du bocage. Ils ont transformé la Zone d’Aménagement Différé, qui ne diffère plus rien du tout, en Zone À Défendre. Les heurts violents avec les forces de l’ordre, qui semblent ne pas lésiner sur les moyens employés pour mériter leur nom, rythment les actes de résistances et les tentatives de réoccupations du territoire. Mais quoi! Un nouvel aéroport, n’est-ce pas le signe du Progrès?  Il est pourtant clair aujourd’hui que nul progrès ne sera possible sans lucidité quant à l’avenir et sa décroissance énergétique forcée. La modernité technologique consiste désormais à se méfier grandement de tout ce qui nuit grandement à l’environnement. Elle consiste -au minimum- à améliorer l’existant, à refaire ce qui est mal fait; rénover les bâtiments pour les rendre énergétiquement viables par exemple. On pourrait sans doute améliorer l’aéroport Nantes Atlantique.

En ce sens, ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes nous concerne tous. Nous concerne le fait de savoir si nous devons accepter qu’un soi-disant progrès économique s’effectue sur le dos des populations. Nous concerne le fait que des individus ont décidé de défendre les lieux d’habitations et les formes de vie. Nous concerne le fait que l’Etat, une fois de plus, se plie aux injonctions d’une multinationale comme il se plie aux caprices des institutions financières et leur désir d’austérité. Nous concerne le choix entre l’endommagement irréversible de l’environnement ou la prise en considération de la priorité écologique sur tout le reste. Le Redressement Productif, c’est comme l’aéroport d’Ayrault: ça se dresse sur fond de ruines. En plein ciel, l’Aéroport du Grand Ouest pourrait bientôt contempler Notre-Dame-des-Limbes.