Le village nucléaire encaisse coup sur coup

2 articles : Le village nucléaire : un genou à terre ( Gen 4);  Areva tente de minimiser l’impact de la sortie du nucléaire du Japon ( Le Monde)
Alors qu’au Japon le gouvernement Noda a annoncé vendredi que son nouveau plan énergétiqueimpliquait l’arrêt total de la production électronucléaire Japonaise à l’horizon 2030-2040, tandis que la France semble – enfin – s’orienter lentement vers le développement accéléré des énergies propres et la « fermeture » d’au moins l’une de ses centrales les plus anciennes (Fessenheim en 2016), d’autres nouvelles mondiales viennent cogner l’industrie du village nucléaire l’une après l’autre. 16 09 12. Source Gen 4

http://gen4.fr/2012/09/village-nucleaire-encaisse-coup.html

La province de Québec « ferme » son réacteur de Gentilly-2

Le gouvernement nouvellement nommé de Pauline Marois a accepté de couper la tête de la centrale nucléaire de Gentilly-2 ; cette opération devrait s’étaler sur une durée de 7 années et coûter environ 1 milliard de dollars Canadiens.

Dans un des pays les plus en pointe sur la production d’énergie hydroélectrique, le réacteur de Gentilly-2 ne fournissait que 2% environ de la capacité de production électrique du Canada ; prolonger son existence aurait par ailleurs coûté plus cher que son arrêt après un peu moins de 30 années de service.

Il y aura plus de 2500 tonnes de déchets provenant du village nucléaire de Gentilly à « démanteler », autrement dit à démonter, transporter et stocker en un autre endroit…

Le village électronucléaire encaisse coup sur coup

La Grande-Bretagne freine des 4 fers sur la génération 4 et les sels fondus

Un rapport remis récemment au gouvernement Anglais précise que les mérites des réacteurs aux sels fondus (Thorium) semblent avoir été largement surestimés par le village nucléaire et conseille aux autorités de ne pas favoriser démesurément cette filière car elle ne saurait être à elle seule la réponse-miracle aux éventuels problèmes d’énergie rencontrés.

Le réacteur expérimental à haute température anglais « DRAGON » a d’ailleurs été « mis en sommeil »depuis 2008 et il est probable qu’il restera dans cet état bâtard et qui se voudrait curieux pour tout autre équipement industriel. Le démantèlement de l’équipement expérimental se prolongera sur de très nombreuses décennies : même s’ils sont relativement moins empoisonnants que les produits de fission et d’activation de l’uranium, les produits de fission du Thorium resteront actifs pour quelques dizaines / centaines d’années. Le Thorium ne sauvera pas un village nucléaire qui se fissure et craque de partout tel un vieux chaudron de réacteur !

Areva tente de minimiser l’impact de la sortie du nucléaire du Japon

LE MONDE | 17.09.2012  Par Jean-Michel Bezat

Le « mal de fukushima » a encore frappé, un an et demi après la catastrophe du 11 mars 2011. Après l’Allemagne, la Belgique et la Suisse, c’est au tour du Japon d’annoncer sa sortie progressive de l’énergie nucléaire au cours de la décennie 2030. Les dirigeants du groupe français Areva ont beau afficher une relative sérénité, c’est un nouveau coup dur pour la filière française et, plus généralement, pour tous les partisans de l’atome civil.

Pour le président du directoire du numéro 1 mondial, qui réalisait 8 % de son chiffre d’affaires dans l’Archipel avant Fukushima, « seule l’Allemagne a formellement décidé une sortie du nucléaire ». Il juge que rien n’est joué au Japon, où « le débat n’a pas été organisé de façon très structurée »« Il faut être prudent. Cette annonce a été prise dans un contexte de forte émotion, parfaitement légitime, constate Luc Oursel. Elle intervient aussi, comme en Allemagne, quelques semaines avant des élections législatives. Il faudra donc voir si le prochain gouvernement confirme ou infirme cette annonce. »

« L’énergie est une industrie du temps long, souligne t-il. Et ce qui est positif, c’est que le Japon se donne de vingt à trente ans pour passer de 27 % de nucléaire dans la production d’électricité, à zéro. Les Japonais se montrent flexibles pour voir à quel rythme cette sortie est économiquement réalisable. »Dans l’Archipel, rappelle-t-il, « les possibilités de développement des énergies renouvelables sont très limitées« .

REPRENDRE LES LIVRAISONS DE COMBUSTIBLE

M. Oursel voit d’autres points positifs : l’autorisation donnée par le gouvernement au redémarrage de deux réacteurs, alors que d’autres centrales devraient suivre ; et « cette décision a été possible car on a rendu l’autorité de sûreté nucléaire indépendante, organisation souhaitée par Areva ». Dans son plan stratégique « Action 2016 » destiné à redresser sa situation financière, Areva table sur la remise en service des deux tiers des 50 réacteurs encore exploitables – ce qui est loin d’être acquis.

Redémarrer des centrales, rappelle M. Oursel, c’est d’abord reprendre les livraisons de combustible, une activité où Areva avait créé en 2008 une coentreprise avec plusieurs entités du conglomérat Mitsubishi. La compagnie Kansai-Sojitz a aussi pris une participation de 2,5 % dans la société d’enrichissement d’uranium du Tricastin, qui exploite l’usine Georges Besse 2.

M. Oursel se félicite que Tokyo ait confirmé son adhésion au retraitement recyclage. Le groupe français est partenaire de Japan Nuclear Fuel Limited, exploitant Rokkasho-Mura, la « petite sœur » de La Hague. Depuis 2009, il fournissait aussi du Mox à l’électricien Kyushu, et sept électriciens nippons avaient signé des contrats de fourniture de ce mélange d’uranium et de plutonium.

En outre, Areva traite en France les matières des combustibles usés des centrales japonaises avant de les renvoyer au Japon sous forme de Mox et de déchets vitrifiés. Depuis Fukushima, ils sont bloqués en France et au Royaume-Uni.

« UN IMPACT SUR LE MARCHÉ MONDIAL DE L’ÉNERGIE »

Restent les réacteurs. Areva n’en fournit pas au Japon, chasse gardée de Toshiba, Hitachi, General Electric et Westinghouse. M. Oursel rappelle qu’Areva aide Tepco a renforcer la sûreté de ses installations. Il affirme que la coopération avec Mitsubishi pour la fabrication du réacteur de 1 000 mégawatts Atmea-1 « se poursuivra »« On le propose à la Jordanie, il a été présélectionné en Argentine et on le promeut au Vietnam », indique-t-il.

Le renoncement de la troisième économie mondiale au nucléaire aura, dit-il, « un impact considérable sur le marché mondial de l’énergie« . Le véritable substitut au nucléaire, c’est le gaz. « Cela aura une conséquence négative : un renchérissement du gaz, dont les prix sont déjà très élevés en Asie. Mais cela renforcera dans le même temps la compétitivité du nucléaire. »

Cette sortie aura des retombées directes sur l’industrie nippone. Comme en Allemagne, où Siemens a finalement renoncé à cette activité en 2011. « S’il n’y a plus de nucléaire au Japon, analyse-t-il, il sera difficile à leurs constructeurs nucléaires d’être des partenaires fiables sur le long terme dans la compétition internationale.«  Une concurrence de plus en plus dure avec l’arrivée des Coréens, des Russes et des Chinois.

Jean-Michel Bezat

Une réflexion sur “Le village nucléaire encaisse coup sur coup

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